Lors d’une promenade dans le bourg, vous avez peut-être remarqué la présence de nouveaux occupants dans l’enclos du bassin de rétention, situé en face de l’école. Des poules ont en effet rejoint les oies.
Grégory Marie, agent communal, nous explique les raisons de leur présence :
« Afin de compléter la mise en place des composteurs collectifs par le SEROC, la commune déléguée de VAUDRY a décidé de faire l’expérimentation d’un poulailler urbain. Une ouverture a été créée dans le grillage de l’enclos afin de permettre aux habitants de déposer UNIQUEMENT LEURS DECHETS AUTORISES. Contrairement aux idées reçues, nous ne pouvons pas tout donner aux poules et une affiche expliquant ce que l’on peut donner et ce qui est strictement interdit est apposée sur le grillage au dessus de l’ouverture. »

Nous appelons à la civilité et au respect du bien-être animal afin que ces règles simples soient respectées. Il s’agit d’une offre complémentaire aux composteurs et aux sacs jaunes de recyclage qui permettra de réduire davantage le taux de déchets contenus dans le sac noir.

Foire aux questions sur le devenir des oeufs :
1. Quels sont les principaux obstacles à la vente ou à la distribution des œufs ?
Les défis majeurs concernent le respect des normes sanitaires, la traçabilité des produits, le cadre juridique des collectivités et le risque de concurrence déloyale avec les producteurs locaux.
Exemple : La ville de Lyon, qui a mis en place un poulailler urbain expérimental dans le cadre de son programme de réduction des biodéchets, a rapidement constaté qu’elle ne pouvait pas distribuer les œufs aux habitants sans se conformer à des réglementations sanitaires strictes, trop onéreuses pour un projet à petite échelle.
2. Pourquoi les normes sanitaires posent-elles problème ?
La production d’œufs pour la consommation humaine nécessite des infrastructures spécifiques : contrôle vétérinaire, installations de lavage et de conditionnement, et respect des normes d’hygiène. Un poulailler urbain, surtout en phase de tests, n’est généralement pas équipé pour répondre à ces exigences.
Exemple : À Nantes, le poulailler partagé du quartier de Doulon-Bottière a dû limiter la consommation des œufs aux membres du projet uniquement, car il ne remplissait pas les critères de sécurité alimentaire nécessaires pour une distribution plus large.
3. Qu’est-ce que la traçabilité des œufs et pourquoi est-elle importante ?
Chaque œuf commercialisé doit porter un code indiquant le mode d’élevage, l’origine et l’identification du producteur. Ce système garantit la traçabilité en cas de problème sanitaire. Les collectivités expérimentales ne disposent souvent pas des outils nécessaires pour répondre à cette exigence.
4. Une collectivité peut-elle légalement vendre des œufs ?
Pas sans démarches spécifiques. La vente d’œufs est une activité commerciale, nécessitant des autorisations administratives, voire la création de structures juridiques adaptées. Cela dépasse souvent le cadre des missions des collectivités locales.
Exemple : Le Grand Besançon Métropole, engagé dans un projet de poulailler urbain, a étudié la possibilité de vendre les œufs pour financer le projet. Face à la complexité des démarches administratives et des obligations légales, la collectivité a finalement renoncé à cette option.
5. Y a-t-il un risque de concurrence déloyale ?
Oui. Distribuer ou vendre des œufs sans respecter les mêmes règles que les producteurs professionnels peut être considéré comme une concurrence déloyale, notamment par les éleveurs locaux qui investissent dans des infrastructures conformes et subissent des contrôles réguliers.
6. Que peuvent faire les collectivités avec ces œufs ?
Les œufs issus de poulaillers urbains pourraient donc seulement être consommés dans des cadres privés très restreints. À ce titre le choix est fait par les élus de laisser aux agents techniques, investis au quotidien dans ce projet, le bénéfice de la petite production d’œufs.
En conclusion, bien que les poulaillers urbains constituent un moyen valable de gérer les biodéchets, la vente ou la distribution des œufs produits, notamment à des organismes caritatifs, implique des contraintes réglementaires, sanitaires et juridiques qui ne sont pas compatibles avec notre projet.